Geisha et la prostitution, réalité ou mythe?

Geisha prostitution

La profession de geisha est souvent assimilée à tort à la prostitution, surtout de notre point de vue occidental. Mesdames et messieurs pour les clients fortunés, les geishas ne vendent pas de faveurs sexuelles. Ambassadrices de l’art japonais et garants de la réputation de leur Okiya (maison de la geisha), ces artistes ne doivent se démarquer que par leurs talents et leur excellence dans la maîtrise des arts ancestraux.

Plusieurs éléments sont à l’origine de cette perception erronée que les Occidentaux ont souvent de la geisha, dont voici une liste non exhaustive:

Il y avait des courtisanes de haut rang (les oiran), douées en chant et en danse, qui étaient aussi des prostituées à l’époque d’Edo.

Des similitudes dans leur maquillage, leur façon d’animer les soirées et leur façon de s’habiller ont contribué à cet amalgame entre geisha et courtisanes.

Il y a plusieurs siècles, il arrivait souvent que des geishas travaillaient aux côtés de prostituées lors des mêmes banquets dans des quartiers de plaisir.

Leurs rôles étaient cependant bien définis, la geisha ayant pour mission d’animer les soirées et de divertir les clients par leurs talents artistiques avant que les prostituées ne prennent le relais à leur manière. Les geishas étaient également tenues de porter des tenues et des coiffures plus sobres que celles des prostituées, afin de ne pas les «occulter».

Pendant la Seconde Guerre mondiale, certaines prostituées japonaises se sont inspirées des tenues et des manières de la geisha pour séduire les soldats américains.

Appelées «filles geisha» par les soldats, cette expression a contribué à répandre cette idée fausse. Certaines geisha ont également cédé à la prostitution pendant la guerre, ce qui a peut-être aussi contribué à cette fusion.


Certains films et livres ont été vecteurs de clichés sur les fonctions de la geisha.

Le film «Mémoire d’une geisha» sorti dans les années 2000 en est un parfait exemple. Il était autrefois possible d’acheter la virginité de maiko (apprenti geisha) aux enchères. Cependant, cet acte était souvent lié à une notion de prestige et n’était pas nécessairement consommé.


Le nom trompeur donné en français aux «boules de geisha»,

accessoires sexuels utilisés pour la stimulation et la musculation, permet d’associer la geisha à toute idée de la sexualité. Cependant, ces objets n’ont rien à voir avec la geisha et doivent leur origine au tantrisme et au taoïsme.

Il n’est bien sûr pas totalement exclu que les geishas puissent parfois avoir des relations sexuelles avec leurs clients, mais cet aspect est toujours resté secret et tabou pour des questions de prestige, d’élégance et de réputation. Quoi qu’il en soit, la profession de geisha en elle-même, officiellement déclarée et réglementée en 1779, exclut formellement la prostitution, pratique interdite dans l’archipel depuis 1956.

Share on facebook
Facebook
Share on twitter
Twitter
Share on linkedin
LinkedIn
Share on whatsapp
WhatsApp